Bonjour à tous,
Nous avons reçus nos beaux hublots neufs achetés à prix raisonnable grâce à l’AP First 18. Il faut maintenant les monter.
Il y a plusieurs possibilités. On peut utiliser du joint en pâte, genre Sikaflex, ou du joint en mousse, livré en ruban. Le montage peut faire appel à des vis canons, comme celles d’origine, ou à des vis classiques. Les cadres de finition intérieurs en alu sont facultatifs.
Un petit mot général sur les joints pâte : Sur un bateau, bannissez le silicone qui pollue en profondeur le support, sans que cela se voit, et gêne ensuite considérablement l’accroche d’autres produits, résine, peinture. Privilégiez d’autres matières comme le polyuréthane. Pour des hublots, je conseille le Sikaflex 295 résistant aux ultraviolets et à la température.
Notons que la température du joint entre hublot et coque peut dépasser 80 ° ! C’est chaud, le soleil !!! Les produits utilisés doivent donc impérativement être adaptés à cet usage ; faisons confiance aux conseils des fabricants.
Pour mon bateau, j’ai choisi le joint mousse, plus rapide et plus propre d’emploi que le joint pâte. Sa limite d’emploi et son inaptitude à toute fonction de remplissage ; il faut donc des surfaces bien planes et une très bonne congruence des pièces à assembler. Ce ruban peut être acheté chez les accastilleurs. Le mien provient des Plastiques de l’Estuaire, le fabricant de nos hublots à Arzal. Il mesure au repos 30 mm de large et 5 mm d’épaisseur.
J’ai également opté pour un vissage classique avec suppression des cadres en alu intérieurs. Cela s’inscrit dans l’adaptation du bateau à mon programme de navigation : accastillage sophistiqué et suppression des poids inutiles pour moi comme ces cadres ou les vaigrages. Je ne fais pas de prosélytisme et je n’encourage ni de décourage personne à faire de même.
Suivons le montage pas à pas, en roman photo :
1) Il faut préparer les hublots. Après présentation du hublot sur le bateau, juste maintenu par une vis dans chaque coin, le contour de l’ouverture est tracé sur le film de protection intérieur. Le film est retiré de la zone d’appui mais laissé en place sur le clair de glace. La zone d’appui est alors peinte en couleur opaque, au choix de l’utilisateur. J’ai opté pour du noir étant donné que mon joint est lui aussi noir. Photo C-1.
2) Lors de la présentation du hublot avant peinture, on en a profité pour marquer son contour au crayon sur la coque. Photo C-2.
3) On colle le ruban mousse adhésif le long de ce tracé, avec dépassement et recouvrement des segments de joint. Photo C-3.
4) Les deux épaisseurs sont coupées dans les angles avec un cutter ou un bistouri. J’aime bien le bistouri lame n° 15, arrondie, qui s’émousse moins vite qu’une lame pointue ; à demander à votre pharmacien ou à votre dentiste. Photo C-4.
5) Après retrait des segments inutiles, on obtient un collage bord à bord. Photo C-5.
Les imperfections apparentes sont sans importance, l’écrasement du joint au montage assurera une parfaite étanchéité. Il faut travailler assez vite car la colle est de plus en plus « définitive » au fur et à mesure que le temps passe. Toutefois, ne pas confondre vitesse et précipitation pour ne pas déchirer le joint. Un ciseau à bois peut aider à décoller les excès du roof.
6) Chaque trou de boulonnage est percé dans le joint avec une mèche de diamètre 6,5mm à vitesse lente. Le joint ne se déchire pas. Photo C-6.
7) Des rondelles en nylon sont collées à la colle stick de bureau au niveau de chaque trou. Photo C-7.
Le but de ces rondelles est de faire entretoise pour empêcher un serrage excessif du joint. En nylon, et non en métal, elles sont plus légères, moins chères, et offrent une souplesse qui protège le hublot dans le cas où il y aurait une aspérité non éliminée sur la surface d’appui.
8) Les films de protection intérieur et extérieur sont retirés. Il faut désormais faire bien attention à ne pas rayer le hublot. Photo C-8.
9) Il ne faut pas fraiser le hublot car cela le fragilise énormément. On peut utiliser des vis à tête plate avec des rondelles. Une bonne solution pour éviter les points durs est de superposer une rondelle nylon large contre le hublot et une rondelle inox plus étroite par dessus contre la tête de vis. Personnellement, je préfère les vis à tête fraisée dans des cuvettes en nylon. Il n’y a pas de point dur et la vis étant légèrement encastrée dans la cuvette, les éventuelles bavures de l’empreinte risquent moins d’accrocher voiles et cordages ; c’est très fragile un spi... Photo C-9.
10) Pour ne pas casser le hublot, il ne faut pas écraser totalement le joint, mais ne le serrer qu’à mi épaisseur environ. Qui dit serrage partiel dit risque de desserrage. On va donc utiliser, soit du frein filet avec des écrous ordinaires ou des écrous borgnes, soit des écrous nylstop. J’ai opté pour ces derniers, pratiques, plus légers et moins chers que les écrous borgnes. Des rondelles larges en inox répartissent les efforts. Toutes les vis sont positionnées avec les fentes verticales pour éviter les stagnations d’eau. Les fentes horizontales ne se justifient que pour ceux qui dépassent mach 2 sous spi. Des caches écrous en nylon protègent les voiles et la tête des marins. Photo C-10.
11) Les excès de joint à l’extérieur sont éliminés avec cutter, bistouri et ciseau à bois. Photo C-11.
Un peu d’acétone supprime la colle sans altérer ni le hublot, ni le roof, ni le joint. Pour ne pas gaspiller l’acétone, toujours utiliser de tout petits papiers absorbants, pas des feuilles entières qui, par capillarité, diffusent le produit et paraissent tout de suite trop sèches. « Chéri, as-tu vu mon dissolvant parfumé ? » « Euh, non ! je prépare le bateau pour les vacances… »
12) Contemplez votre beau hublot… Photo C-12.
Piano et pyramide :
Je rappelle que ces pièces sont d’origine Microsail, issues des moules du chantier Franck Roy.
J’ai commencé à les ajuster au First 18 et à les équiper. Photos C-A et C-B.
Un reportage complet sur le plan de pont viendra prochainement.
Jean-Michel DEVERIN – First 18 CROC-MIGNON