Dimanche matin, grande marée à Binic vers 10h00. Nous passons les portes du port avant qu'elle ne se referment avec Yannick sur Elinoa et moi sur Garance pour nous positionner dans l'avant-port. Là, petit café, causette... etc Puis départ sans précipitation, sans vent, sans rien... Un geste un peu vif, une écoute qui m'effleure le nez et paf... mes lunettes de vue sautent dans l'eau du port. Je sais, j'aurais du les attacher ; d'ailleurs mes lunettes de soleil (qui sont aussi de vue) ont un lien mais pas celles de vue normales (parce qu'en bateau, j'ai plus souvent les lunettes de soleil). Bref, pour ceux qui connaissent le problème, ça m'a un peu contrarié (des lunettes de moins de 3 mois avec verres progressifs... soit quelques centaines d'euro). Ah oui, je précise : par grande marée, il doit y avoir pas loin de 10 mètres d'eau dans le port... De l'eau bien sombre...Bon ben, ça c'est fait, on ne va pas passer la journée à pleurer mais tout de même un peu contrarié.
Nous partons tout de même, malgré le peu de vent, du côté des Roches de Saint-Quay où nous nous installons au mouillage pour le déj' (un paysage extraordinaire à grande marée). Plus tard dans l'après-midi, sur suggestion de Yannick, nous repartons du côté du port pour tenter une exploration à marée basse ; on peut rêver, non ? Elinoa, le First 18 de Yannick étant quillard, il ne peut pas trop s'approcher du bord et repart naviguer de son côté. Garance et moi, on beache à marée quasi-basse, c'est à dire en baie de Saint-Brieuc à plus de 800 m du port ! Je cale l'ancre, je débarque et part vers le port au pas de course car la mer va commencer à remonter dans 30 mn. J'arrive dans l'avant port asséché et plein de vase. En maillot de bain, je me fraie un chemin dans le lit du chenal qui est un peu moins "mou". Evidement, je ne trouve rien (je rappelle que je cherche une paire de lunette fine). J'arrive devant les portes fermées du port et remonte en escaladant sur la cale puis sur le quai. Depuis là-haut, à près de 10 mètres du fond asséché, je scrute la vase... en vain. C'était tellement prévisible... J'aurais du m'en douter... Tout ça pour ça... Quel C... ! A un moment, mon regard est attiré par un truc qui semble un peu trop raide pour être une algue. Je regarde bien, il y en a même deux, là dans la vase... Je trouve une échelle (toute rouillée, tu parles !) ; je redescend dans la vase et m'approche tant bien que mal. Encore 3 mètres, puis deux, puis un, puis... Hourra, ce sont mes branches de lunettes, les verres étant dans la vase !!! Je les récupère salies mais intactes !!! Quelle chance, quel bonheur ! Je n'ai plus qu'à me sortir de là puis à retourner au pas de course au bateau où j'arrive alors que la mer à commencé à remonter. Je récupère mon ancre, remonte à bord, attend quelques instants le flot et pars rejoindre Yannick pour profiter encore 3 heures d'un soleil qui nous chauffe et d'un vent très sympa. Voilà, je voulais juste partager mon histoire avec vous. Heureux ceux qui y croient et... aux innocents les mains pleines !!!