par CROC-MIGNON » ven. 11 mars 2016 21:00
Je suis de l'avis de Yannick : garder de la puissance s'il y a des vagues en conservant de la toile devant.
* Ne pas hésiter à prendre le deuxième ris, à laisser le chariot d'écoute sous le vent et à réguler avec un choqué de la GV.
* Ceux qui ont monté un rail d'écoute au niveau des bancs, faisant toute la largeur du cockpit, sont nettement plus avantagés que ceux qui ont encore le petit rail très court sur le plancher. En pied de cabine ou au milieu du cockpit est un autre débat avec avantages et inconvénients, mais large est l'essentiel.
* Un génois sur enrouleur est très très mauvais, je dirais même plus, ultra très très mauvais, lorsqu'il est fortement enroulé. Quels que soient les arguments du maître voilier, la voile aura une mauvaise coupe et la surface exposée sera trop haute au dessus du pont. Je propose deux alternatives que j'ai testées sur mon bateau :
1) Sans enrouleur : Un génois arisable. Il est très facile et rapide de prendre le ris avec deux manilles textile, pas besoin d'enlever et de changer la voile. Lorsque je navigue sans enrouleur (configuration régate), j'ai un génois et un inter pour la course ainsi qu'un génois arisable pour les convoyages. Ce dernier est une excellente voile pour les sorties en famille. Petit truc simple : un bout de 3 ou 4mm attaché au point de drisse et qui coure à l'intérieur des mousquetons de foc avant de revenir au cockpit permet de carguer du cockpit instantanément très efficacement un foc sans enrouleur en le plaquant au pont ; aucun risque que la voile parte à l'eau ; utile autant pour les régatiers que pour la navigation familiale avec de jeunes enfants. Mon génois arisable est une voile d'occasion, ex foc n°1 de Kelt 620 dont proportions et surface correspondent au génois du First 18.
2) Avec enrouleur : Je ne monte l'enrouleur qu'en configuration croisière. Il sert en premier à ranger facilement la voile. On navigue très bien avec la voile un peu roulée, à l'équivalent d'un foc n° 1. La voile est très mauvaise enroulée au delà. Pour mémoire, génois = environ 7 m², foc n°1 = environ 5m². Dans la forte brise, on roule complètement le génois et on grée une trinquette attachée au pont sous l'enrouleur et hissée avec la balancine de tangon qui est dimensionnée pour servir de drisse et revient sur un winch. Il n'y a pas d'étai largable mais un câble dans le guindant de la voile pour supporter la tension. Ma voile est aussi d'occasion, d'origine Dufour T7, elle mesure 2,7 m². Près du pont et reculée, elle équilibre parfaitement une grand voile à deux ris, bien mieux qu'un génois enroulé trop haut, trop avancé, trop creux. L'essai comparatif est sans appel : avec le génois très roulé, je me vautre et je maîtrise mal le bateau ; avec la trinquette, je me promène. Si la balancine sort du mat à l'altitude d'origine, proche des barres de flèche, les bas haubans vont parfaitement équilibrer sur l'arrière la traction de ce bas étai improvisé. Si la balancine est beaucoup plus haute, cela ne marche plus à moins de gréer des bastaques, mais on n'est plus alors dans la navigation familiale.
Et comme toujours, les rafales et fortes vagues sont bien plus handicapantes qu'un vent plus fort mais constant sur une plan d'eau peu formé.
En résumé : Je conseille très fortement à tous ceux qui ont un enrouleur de prévoir leur balancine de tangon comme drisse de trinquette /tourmentin et de se procurer une voile d'environ 2,5/3m² avec câble dans le guindant.
Jean-Michel