par CROC-MIGNON » dim. 4 oct. 2015 19:59
Le jeune homme très mince de 15 ans est mon cher neveu. Cliché pris lors de "Petits Navires-Grands Plaisirs 2014", course par étapes de 4 jours avec vie à bord et mouillages forains dans le périmètre de la Baie de Quiberon et des îles qui la bordent. Adorable personnage avec seulement les problèmes normaux de tous les ados, ceux que nous avons oubliés l'âge venant. La meilleure qu'il m'ait sorti pendant cette régate : "Dormir est tellement fatiguant que cela m'oblige à me recoucher !!!" Etions nous meilleurs au même âge ? Probablement pas...
Quand à mon piano, je peux vous jurer qu'il est très raisonnable. J'ai le même plan de pont depuis 30 ans, juste adapté à chaque bateau possédé. Tous ceux et celles qui ont navigué à mon bord, après un temps de découverte de l'accastillage, ont été conquis, trouvant que c'est en fait un plan de pont pour paresseux. C'est surtout un plan de pont qui permet de tout faire depuis le cockpit, absolument tout sauf mouiller l'ancre. Mon très médiocre sens de l'équilibre m'a depuis longtemps orienté vers cette voie, les décennies de régate ont fait le reste. Par rapport a un proto Micro, je suis effectivement modeste, notamment étai et bas haubans ne sont pas réglables en navigation. L'équipement de mon bateau est très proche d'un dériveur 5o5, en fait un gros cinquo à cabine.
Ce qui fait paraître beaucoup sur le piano, c'est le fait que les manoeuvres de tangon de spi sont doublées puisque j'ai deux tangons automatiques, en permanence à poste sur les bras pour ne jamais avoir à sortir du cockpit pour envoyer, affaler ou empanner. C'est simple et sécurisant.
Passavants:
* Bras et écoutes de spi des deux cotés.
* A babord en plus, drisse et cargue de spi pour sortie et entrée dans l'avaleur, bouche sur le dessus du balcon et chaussette pendue à la filière.
Roof babord:
* Bosse d'enrouleur(lorsqu'il est monté).
* Drisse de foc.
* Bosse d'écoute de ris 1.
* Bosse d'amure de ris 2. (La voile à coulisseaux captifs et non à ralingue continue permet de prendre les ris sans sortir du cockpit. On descend l'amure avec la bosse d'amure, puis on étarque le point d'écoute avec la bosse d'écoute. C'est l'inverse pour larguer. La voile a une bien meilleure forme qu'avec un système à une seule bosse continue. )
* Coinceurs à cames ANTAL avec winch LEWMAR alu, le même que le bronze d'origine, récupéré d'occasion, mais beaucoup plus léger. Le bronze était bien du temps des drisses avec du câble, avec le tout textile l'alu est mieux adapté.
* Rail d'écoute de foc et taquet d'écoute de foc. J'ai monté mes écoutes en mouflé deux brins ce qui permet de les border rapidement quel que soit le vent sans jamais avoir besoin du winch. Très pratique autant en solitaire car une seule main suffit qu'en régate car cela va plus vite. La surface du génois est trop importante pour une tire en direct dans la brise, un seul brin sans winch ni mouflage.
Piano:
* 2 balancines de tangon. Elles sont frappées à 4m60 de haut sur le mat pour que les tangons se rangent le long de la bôme et sortent à la bonne hauteur sans avoir à régler les balancines. On ne règle que pour affiner le rendement de la voile, la position médiane permet une manoeuvre préréglée acceptable lorsque l'on est seul et/ou qu'il faut faire vite.
* 2 hâle bas de tangon. (Avec un rattrape mou automatique par sandow sur la plage avant pour ne pas avoir de spaghetti en vadrouille sur le pont lorsque les tangons sont rentrés.)
* 2 lance tangon pour sortir les tangons automatiques. Rentrée par sandow interne à la bôme.
* 2 lazy-jacks.
* 1 hâle bas de bôme.
* 1 réglage de bordure de GV. Il y a un palan interne à la bôme, seul le dernier brin fait retour au piano.
* 1 cuningham de GV.
* 1 cargue de génois. Cette manoeuvre n'est montée que lorsque je n'ai pas l'enrouleur mais des focs à mousquetons sur un étai classique. C'est un petit bout de 3mm attaché au point de drisse du foc qui passe ensuite dans chaque mousqueton avant qu'une poulie au pont ne le renvoie vers le piano. A l'affalage, une traction sur cette cargue oblige les mousquetons à s'empiler au plus près du pont et empêche la voile de faire une poche ou de partir à l'eau. Cela permet d'envoyer et d'affaler le génois très facilement en restant dans le cockpit, très pratique lors des envois et rentrées de spi.
* Taquets coinceurs Harken avec filoirs de couleurs, en plus des bouts de couleurs, pour un repérage rapide et facile.
Roof tribord:
* Drisse de GV.
* Drisse de tourmentin. Elle utilise la balancine de tangon d'origine juste en dessous des barres de flèche. Permet de monter une trinquette de brise plus adaptée qu'un génois très enroulé. Avec 2 ris et la trinquette, on navigue sans problème par 30 à 35 noeuds de vent, si les vagues ne sont pas trop fortes, alors que c'est impossible avec un génois enroulé, trop creux, trop en avant et trop haut.
* Bosse d'amure de ris 1.
* Bosse d'écoute de ris 2.
* Coinceurs à cames ANTAL avec winch alu.
* Rail d'écoute de foc et taquet d'écoute de foc.
Dans le cockpit:
* Rail d'écoute de GV à l'entrée de la cabine avec chariot Windward. C'est un truc de paresseux car c'est la traction de l'écoute qui ouvre et ferme automatiquement les mâchoires des taquets de réglage. Permet une manoeuvre très rapide à une seule main sans jamais avoir à intervenir sous le vent, sans jamais avoir besoin de quitter le rappel. Très sécurisant en solitaire.
* Au centre du cockpit, pyramide avec tourelle finale d'écoute de GV, poulie winch à cliquet débrayable. Cette pyramide fait aussi un excellent cale pied, très sécurisant. Elle n'est pas boulonnée au plancher avec des boulons mais avec des cadènes ce qui offre des points d'ancrage bien placés pour les harnais.
Tableau arrière:
* Palan de réglage du pataras.
Et autour du 14 juillet 2016, vous serez très nombreux à participer à "Petits Navires-Grands Plaisirs". Une course à la fois sérieuse et conviviale qui, chaque année, comble de bonheur les participants. First 18, Microsail, Corsaires forment la moitié de la flotte et se mesurent en temps compensé pendant 4 jours dans l'esprit "course-croisière" devenu si rare aujourd'hui. Chaque matin, l'organisation apporte pain frais, bulletin météo et parcours du jour en fonction du lieu d'arrivée de la veille et des conditions de navigation. Chaque équipage se rue alors sur ses cartes pour élaborer son parcours. Vraiment un grand moment.
Jean-Michel