ça y est MICROPIF est à flot dans le port du Moulin Blanc à Brest depuis cet après-midi.
Cela ne fut pas tout à fait un long fleuve tranquille.
Je m'en vais vous conter l'aventure. Toutefois, rien d'exceptionnel, mais c'est la mienne, et y'a quand-même de l'anecdote.
Il a d'abord fallu convaincre Jean-Pierre son ex, de laisser sa barre après bien des années de bons et loyaux services entre Morbihan et Loire Atlantique, à Mesquer.
Difficile d' "arracher" ce piège à souvenirs à son possesseur. Souvenirs en couple, en famille aussi, en bivouac dans les îles, avec les petits enfants, ou au gré des navs sous voiles, en traînant une mitraillette...
Et il a été choyé le MICOPIF (sauf pour son nom, qui va changer d'ailleurs - les suggestions sont open, avec un faible pour la connotation breizh svp). Bref, je n'ai pas eu besoin de le visiter sous toutes ses coutures pour voir que le perfectionniste Jean-Pierre avait parfaitement entretenu, amélioré, et chouchouté la bête. Sans compter le soin apporté par son épouse aux doigts de fée, pour réaliser les housses de coussins, les housses de pilote auto, la housses de table de cockpit... Les équipets en tissus, les sacs à voiles, etc... Une fée, je vous dis. Je serais à ta place, je la garderais JP!
La décision fut prise immédiatement.
Il ne restait plus qu'à :
1- Envoyer son chèque à JP. Parce que l'homme est sentimental et bienveillant, mais pas philanthrope. Très arrangeant tout de même, puisqu'il ira jusquà prendre à son compte l'intégralité des frais de convoyage vers Brest, y compris la séance épique de réglage de ma remorque sur son chantier. Fait étonnant, nous sommes tombés d'accod sur le prix sans la moindre discussion à ce sujet. Si les bons comptes font les bons amis, je pense que je n'en n'ai pas fini avec JP. Il est cordialement invité à nous rendre visite dès qu'il le voudra et je ne manquerai pas de l'appeler cet été pour une petit nav vers Molène en vedette. Madame enrêve, paraît-il...
2- Recevoir les papiers du bateau en retour,
3- Serrer les fesses pour que ma position sur liste d'attente me procure une place au ponton dès 2014. Il fallait être prévoyant sur ce coup-là. Comme certains le savaient déjà depuis le rasso de 2013, et l'accueil réservé par la Communauté F18, l'idée me trottait en tête. Yannick est diabolique. C'est pour cela qu'il est Président. En m'accueillant à son bord, il savait que le ver était dans le fruit. C'est moi le fruit. Lequel, à vous de choisir. Toujours est-il que j'avais pris la précaution de m'inscrire à la capitainerie brestoise dès le retour de St Quay.
4- Modifier ma remorque de vedette open pour qu'elle accepte un quillard,
5- Passer ma visite médicale et renouveler mon permis E,
6- Assurer MICROPIF et réassurer la remorque,
7- M'apercevoir que j'avais égaré la carte grise de ladite remorque, en refaire une, et donc refaire une plaque d'immat,
8- Aller enfin chercher le boat à Mesquer. Petite surprise ici encore, puisqu'en débarquant le moteur du cofre de la 806 à l'arrivée à Brest, je me rends compte en contemplant l'antivol, désabusé, que j'ai oublié les clefs au point de départ (dur, dur). Jean-Pierre, dans son immense bonté me rejoindra à Lorient le lendemain (hier) avec sa délicieuse moitié, les clés en poche, m'évitant 3 heures de route supplémentaires. Merci encore Jean-Pierre.
9- Le préparer pour la mise à l'eau, je finis l'antifouling hier soir à 20h30, au projecteur car de la pluie est prévue pour aujourd'hui, et je veux éviter les coulures sur MICROPIF.
10- Mâter et mettre à l'eau. Et là, c'est le drame! Tout démarrait pourtant bien, puisque Monsieur Le Président himself avait fait le déplacement du 22! J'avais programmé la manutention depuis le mardi comme le réclament les agents du port. Mon fils Thomas s'était rendu disponible pour me prêter main forte. Fort bien. Seulement, la météo avait décidé de nous jouer un tour "à la brestoise"! Le matin, Yannick m'appelle et j'émets quelques réserves. Chez lui ce n'est pas si terrible et il décide de venir quand même. Arrivé au Moulin Blanc, il déchante quelque peu en découvrant les trombes d'eau et les rafales à 40 noeuds (dixit WINGURU). Devant les éléments déchaînés, nous décidons d'aller nous donner du courage devant une pizza et un p'tit rosé à l' "Admirals", face au futur ponton de MICROPIF, en compagnie de Sophie mon épouse. Le café siroté en espérant toujours une amélioration providentielle, nous devons nous rendre à l'évidence: on va mouiller le ciré, le pantalon, le slip et les chaussettes! Le grutage est prévu pour 16h30 et la visite des agents du port pour nous dissuader vers 16h n'est pas du meilleur augure. Ils nous désignent les "moutons" dans le port (!), les "vous savez, c'est pour vous, nous on peut. Mais il faudra rejoindre ta place après..." n'y feront rien. Nous mâtons, et c'est devant un public peu nombreux mais averti, que nous mettons le canot tant espéré à l'eau. Ceci sans encombre, et non sans une certaine fierté d'avoir bravé les éléments.
Christian (VELIGERE) passera nous faire un petit coucou au ponton, où l'ambiance est curieusement plus sereine que sur le terre-plein. Normal, l'acalmie est prévue pour 19h...Pas de bol!
Yannick repart vers un nouveau défi: convaincre Isabelle qu'il ne pouvait pas être plus tôt pour mettre la main à la pâte, car l'on reçoit ce soir chez les Bonniord.
Isa, c'est de ma faute, promis, j'ai abusé de ton homme. Mais c'est super réconfortant pour un débutant comme moi, d'avoir un tel poteau (téléphonique
) disponible et compétant pour une opération normale. Alors, vu les conditions, je n'aurais même pas imaginé essayer de le faire.
Voilà, je suis resté là, seul à lover les bouts et à ranger un peu le bord, sur MICROPIF, en savourant le fait d'avoir pu mettre à l'eau dans les temps, et d'avoir le cul posé dans le cockpit, relâché et heureux. C'est Noël, et j'ai mon cadeau.
Joyeuses Fêtes à tous, et à bientôt pour découvrir le nouveau nom de MICROPIF, ce qui mettra de fait un terme à ce SUJET.
Ronan.